2019-2021 – coordination scientifique France : Carole Gayet-Viaud, avec Josué Gimel, post-doctorat CESDIP-UVSQ et Lilian Lahieyte, post-doctorat CESDIP-UVSQ
Ce projet EqUIP/ANR réunit des équipes française, britannique et indienne autour d’une enquête ethnographique portant sur la culture politique, le sens de l’appartenance et de la citoyenneté de populations défavorisées réputées éloignées du politique. Alors qu’on associe fréquemment les positions les plus défavorables dans l’échelle sociale avec un imaginaire politique dominé par la peur, le ressentiment, la défiance, l’apathie et le repli sur soi (certaines analyses faisant d’ailleurs de la faiblesse des aspirations et des engagements politiques des plus défavorisés un facteur de perpétuation des inégalités), nous explorons ici le rapport au politique en nous demandant comment la vision de leur place, leurs aspirations et leurs ambitions en tant que citoyens contribuent à forger (ou non) des « politiques de l’espérance » (Appadurai, 2013). Il s’agit donc d’étudier analytiquement et empiriquement les imaginaires politiques et la diversité des formes d’engagement, tels qu’ils se développent parmi les catégories défavorisées, au Royaume-Uni, en France, et en Inde, à partir d’enquêtes ethnographiques comparatives, visant à documenter les modes de politisation ordinaire (depuis le rapport ordinaire à la « grande société » et à la chose commune, jusqu’aux formes de mobilisation). L’ambition est d’éclairer la façon dont se constituent à la fois des paysages de possibles et des capacités d’action, et dont se dessinent, y compris chez les populations réputées les plus éloignées du politique, un sens de l’avenir en tant qu’individus et en tant que citoyens.