Fonctions

  • Post-Doctorant en sociologie

Coordonnées

  • Courriel : lilian.lahi@gmail.com
  • Téléphone : 01.34.52.17.00

Domaines de recherche

  • Politiques sociales et travail social
  • Genre et rapports sociaux de sexe
  • Stratification sociale
  • Sociologie du travail des agents publics

Formation

  • Doctorat de sociologie, Université Paris 1, 2018
  • Master sciences sociales du politique, Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg, 2012

Objet de la thèse

Le genre de l’assistance. Mères célibataires et travailleuses du social

Plaçant le genre au centre de l’analyse, cette thèse propose d’étudier les effets sociaux de l’assistance, en contextualisant les relations entre les travailleuses qui la mettent en œuvre et leur public. Nous nous appuyons pour ce faire sur une enquête de terrain au long cours auprès de travailleuses du social et de femmes élevant seules leur(s) enfant(s) en percevant le Revenu Solidarité Active, enquête que complètent des traitements de données statistiques, d’archives et d’ensembles documentaires.
Après avoir clarifié le rapport de l’hypothèse centrale aux hypothèses existantes en matière d’effets sociaux de l’assistance, la première partie de la thèse reconstitue le système de stratégies des enquêtées allocataires. Les contraintes rencontrées sont ainsi analysées en même temps que les réponses qu’elles suscitent. Le premier chapitre s’intéresse au marché de l’emploi. Les possibilités d’emploi et de travail sont décrites statistiquement et rapportées aux aspirations que formulent les enquêtées. Le deuxième chapitre traite des relations de parenté. Il s’ouvre sur une objectivation statistique des échanges familiaux et de leurs variations socio-conjugales, qui permet de situer la description ethnographique des relations dont les enquêtées s’entourent, à différents moments de leur trajectoire, pour négocier les difficultés du quotidien. Le troisième chapitre décrit les ruptures, les institutions qui les encadrent et les relations avec les ex-conjoints. On y met en évidence le « travail affiliatif » que fournissent les enquêtées pour maintenir les relations actives entre leurs enfants et leurs ex-conjoints et l’on étudie aussi un exemple d’usage détourné (fraude) de l’assistance. Le quatrième chapitre s’intéresse aux stratégies éducatives, sur les terrains scolaires, résidentiels et professionnels. L’action du capital scolaire est étudiée, en même temps que le travail domestique que nécessite la scolarisation. La question de la morale éducative des enquêtées et de sa genèse sociale est également abordée.
La deuxième partie replace les travailleuses du social dans la division du travail, dans les situations de travail et dans les logiques de carrière professionnelle qu’elles connaissent et qu’elles négocient. Pour introduire à ces questins, le cinquième chapitre, étudie la décentralisation des politiques d’assistance du point de vue de ses conséquences politiques, en termes d’austérité budgétaire mais aussi de politisation de l’assistance sur le marché électoral local, ainsi que du point de vue des assistantes sociales. L’histoire de ce groupe professionnel et de sa manière de négocier les relations avec le personnel politique est ainsi envisagée au prisme des rapports de genre et des attendus genrés inscrits dans les postes. Nous présentons, dans ce contexte, les renouvellements morphologiques et de styles de vie qui ont affecté ce groupe professionnel. Dans le sixième chapitre, ce sont les positions de polyvalence de secteur qui sont étudiées. On y introduit la notion de mode d’exposition du public et au public, en insistant sur la diversité des domaines de l’existence qui sont abordés par les professionnelles de secteur. Les positions spécialisées, abordées dans le chapitre sept, se concentrent au contraire sur des dimensions plus restreintes de l’existence de leur public. C’est au sein de l’espace professionnel dont on peut alors rendre compte en prenant l’ensemble des positions étudiées, que l’on replace la mise en œuvre des mesures coercitives associées au revenu de solidarité active ainsi que la constitution des différents publics de l’assistance, à commencer par les « mères isolées ».
La troisième partie étudie les trois effets de l’assistance que le cadre d’analyse permet d’identifier dans le matériau. Le but est de dépasser les approches génériques en termes « d’encadrement » ou de « contrôle social » pour fonder une approche spécifique en termes de « domination ». Le chapitre huit, examine les effets d’imposition et les effets de temporisation. Les premiers désignent le redoublement par l’assistance des contraintes rencontrées par ailleurs. Les seconds renvoient à la mise en forme temporelle, dans le cadre des relations d’assistance, des stratégies mise en place par les allocataires. Le chapitre neuf formule des hypothèses sur les effets de sédimentation, c’est-à-dire sur la manière dont l’action assistantielle contribue à la reproduction des modes de domination.

Enseignements

Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche – Université Paris 1
2018 – 2019

  • Cours magistral de sociologie du travail (L3 Droit, M1 Droit social, M1 SES)
  • Travaux dirigés de sociologie des politiques sociales (M1 AES)
  • Travaux dirigés de sociologie des groupes sociaux (L1 AES)

Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche – Université Paris 1
2016 – 2017

  • Travaux dirigés de sociologie du travail (L3 AES)
  • Travaux dirigés de sociologie des groupes sociaux (L1 AES)

Doctorant contractuel avec mission d’enseignement – Université Paris 1
2013 – 2016

  • Travaux dirigés de sociologie du travail (L3 AES)
  • Travaux dirigés de sociologie de la mobilité sociale (L1 AES)
  • Travaux dirigés de sociologie des institutions (M1 Economie)

Publications

Ouvrages et chapitres d'ouvrages

 

Articles

  • « Une allocation au conditionnel. Distribution et perception du revenu de solidarité active à l’intersection des rapports sociaux », Revue française des affaires sociales, 2020/2, p. 227 – 244
  • « Sociologie et mesure de la pauvreté. A propos de l’article « Qui se sent pauvre en France ? » », Revue française de sociologie, numéro 61-2, 2020, p. 275 – 281

Communications

Colloques et journées d'étude / Symposiums and study days

  • Travailleuses du social, enjeux d’autonomie et dynamique du genre, avec Sophie Dessein, Paris, Juin 2018, Colloque « Que veut dire l’autonomie aujourd’hui »
  • Constitution et valorisation de ressources populaires genrées au guichet de l’aide sociale Paris, Avril 2016, Journée jeune recherche de l’Institut Émilie du Châtelet
  • Caring on welfare : carework, social work and social reproduction in contemporary France Vienne, septembre 2015, 2nd Vienna Ethnography Lab
  • Femmes élevant seules leurs enfants aux prises avec l’assistance et ses agents Aix-en-Provence, juin 2015, 13e congrès de l’Association Française de Science Politique
  • Logiques pratiques de l’accès aux droits sociaux : le cas des « mères isolées » Paris, décembre 2014, Journée d’étude de la Caisse Nationale des Allocations Familiales : « Non-recours aux droits sociaux »

Interventions / Statements

  • Travailler sur le genre de l’action publique. Disponibilités, expositions, occultationsParis, novembre 2018, Ecole d’automne du CESSP
  • Premiers pas sur le terrain et construction d’objet : pourquoi et comment intégrer les relations d’enquête à l’analyse Saint-Denis, octobre 2018, Séminaire de recherche du master de sociologie et d’anthropologie (invitation par Nicolas Duvoux)
  • Qu’est-ce que communiquer dans un colloque veut dire ? Plaidoyer pour une intégration de la réception universitaire à l’analyse Paris, mai 2016, Atelier doctoral du CESSP animé par Christelle Gris et Ariane Nougoua
  • L’isolement des allocataires du RSA : imposition et réception d’une catégorie d’action publique, Paris, mars 2016, Séminaire pouvoir et rapports de domination, CESSP

Informations complémentaires / Additional content