Par Philippe Robert & Renée Zauberman. Le sentiment d’insécurité et les politiques de sécurité, avril 2018.

 

L’insécurité anime un débat passionnel en France depuis les années 1990, dont les effets politiques sont redoutables. Les controverses sont d’autant plus intenses qu’elles opposent entre elles des représentations plutôt que des faits. Mais que disent les études chiffrées ? Que peut-on tirer des données dont on dispose sur ce phénomène multiforme et les inquiétudes qui l’entourent ? Cette note de Terra Nova montre que deux variables cruciales, le lieu d’habitation et l’appartenance sociale, permettent d’analyser la perception de l’insécurité. Or, sans jamais vraiment réussir à définir une politique efficace de sécurité, on a laissé celle-ci devenir un outil de gouvernement. Au lieu de construire des choix politiques, on a laissé le débat se brouiller et s’exacerber, en comptant sur un affichage répressif, qui se durcit au fil des textes de loi. Une politique de lutte contre l’insécurité devrait a contrario partir des données disponibles. Et notamment de l’opposition entre différentes expériences de l’insécurité, qui expliquent des tensions sociales transversales (discriminations, transports, logement, éducation, accès au travail…).

 

 

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