Fonctions

  • Chargée de mission de recherche et d’expertise pour le projet ACT avec l’IEP de St Germain en Laye.

Coordonnées

Domaines de recherche

  • Sciences politiques
  • Droit pénal
  • Radicalisation des mineurs en France

Formations

  • IEJ Pierre Raynaud Panthéon ASSAS
  • Master 2 de Sciences Politiques, politiques de prévention et sécurité, parcours recherche, à l’Université de Versailles-Saint-Quentin.
  • Master 1 de droit privé et carrières judiciaires à l’Université de Versailles-Saint-Quentin.
  • Licence de droit spécialité anglais à l’Université de Versailles-Saint-Quentin.

Objet de la thèse

La stratégie de communication du groupe État Islamique, Sociologie d'un discours guerrier et violent de propagande et de sa réception par le droit pénal français.

Comment expliquer et tenter d’endiguer la dérive de ces enfants, nés en France, qui se radicalisent et tombent dans la violence politique et religieuse, vis-à-vis de leur pays ou d’eux-mêmes, au nom d’un idéal opposé aux valeurs de la société occidentale ?

La problématique centrale de la recherche, qui sera consacrée à la radicalisation des mineurs et à la répression de ce phénomène, se déclinera en deux volets complémentaires, sociologique et juridique. Nous analyserons dans un premier temps les carrières biographiques de mineurs radicalisés, afin de comprendre le cheminement processuel qui mène à l’adhésion à une idéologie radicale violente, pouvant aller jusqu’à un départ vers une zone de conflit, voire une tentative d’attentat, parfois kamikaze. Dans un second temps, nous étudierons les politiques pénales et les dispositifs de prise en charge (dits de « déradicalisation ») et de sanction qui s’appliquent à ces personnes. Nous nous intéresserons ici particulièrement aux effets de ces politiques publiques réparatrices ou répressives sur la radicalisation des individus. L’étude se concentrera sur les mineurs, et jeunes adultes qui peuvent bénéficier, jusqu’à l’âge de vingt et un ans, du régime dérogatoire protecteur accordé aux mineurs par l’ordonnance du 2 février 1945. Si l’étude sera principalement centrée sur le cas français, nous intégrerons une dimension comparative avec d’autres modèles juridiques, ou administratifs et sociétaux, notamment ceux en vigueur dans certains Etats membres de l’Union européenne, avec pour objectif d’analyser les dispositifs de lutte contre la radicalisation mis en place dans ces pays et de les comparer au cas français. Enfin, si l’étude est limitée aux mineurs qui se radicalisent au sein du groupe Daesh, nous établirons quelques comparaisons avec d’autres groupes terroristes, notamment Al Qaeda.

L’étude impliquera un travail préliminaire de définition du terme « radicalisation ». Ce phénomène nous apparaît a priori davantage comme l’aboutissement d’un processus plus ou moins long, faisant intervenir différents facteurs, que comme un simple basculement. Nous procèderons ensuite à l’analyse de ce processus ; les étapes, les facteurs , et les effets produits, en s’intéressant notamment aux parcours de ces jeunes. L’objectif sera d’étudier la variabilité des profils, afin de tenter d’identifier et de cerner des motivations communes. Pour cela nous nous appuierons sur une analyse à la fois qualitative et quantitative en s’intéressant à un corpus de jeunes concernés par ce phénomène . La possibilité d’intégrer une équipe de recherche, et de pouvoir consulter les dossiers de plus de trois cents condamnés pour terrorisme issus des archives du Parquet Antiterroriste de Paris , déjà accordée aux chercheurs du CESDIP, est un point important, qui s’intègre dans un travail d’enquête de terrain et d’entretiens . Il conviendra aussi d’étudier l’impact de la propagande sur internet. Il faudra, pour ce faire, procéder à un travail de recueil et de collecte systématique des éléments de propagande présents sur Internet en langue française et anglaise. Nous étudierons aussi la manière dont cette propagande est appréhendée par les autorités, tant en matière de prévention de la radicalisation qu’en matière de répression du terrorisme.

Par ailleurs, nous étudierons comment le traitement juridique actuel du terrorisme place ces mineurs radicalisés au rang d’ennemis intérieur du pays . Nous analyserons le traitement pénal spécifique, dérogatoire, consacré aux mineurs radicalisés. Nous nous intéresserons aux vecteurs de déclenchement de la réponse pénale en matière de terrorisme, et à son contenu. Il conviendra de confronter la justice pénale des mineurs ordinaire à celle spécifique aux affaires qualifiées de « terroristes ». L’hypothèse d’un impact concret de la mise en œuvre du dispositif antiterroriste et de la soumission à la répression pénale sur la radicalisation de certains mineurs devra aussi être vérifiée. Il faudra aussi se demander dans quelle mesure les principes directeurs de la justice des mineurs – particulièrement les règles protectrices du mineur, y compris délinquant – sont préservés en matière de lutte contre le terrorisme . Il s’agira finalement d’analyser comment réagi notre système pénal, face à ce phénomène nouveau, tandis qu’apparait un régime dérogatoire répressif, suscitant des incompréhensions chez ces jeunes qui rentrent de Syrie, systématiquement incarcérés sans que soit prouvée leur éventuelle participations à des combats ou des attentats.

En conclusion, le travail critique que nous proposons a pour objectif de mettre en évidence les lacunes et les limites d’un appareil répressif qui s’est construit dans l’urgence, en réponse à un phénomène nouveau qui a déstabilisé les populations comme les institutions. L’objectif de cette étude critique sera de proposer des solutions destinées à améliorer le traitement des mineurs radicalisés, tant au stade de la prévention des passages à l’acte violents qu’à celui de la répression, par la justice des mineurs, voire par de la justice antiterroriste.

Enseignements

2017-18

  • Chargée de TD en première année de Licence, en Introduction à la théorie de l’Etat, pour le professeur Celine Roynier à l’Université de Cergy Pontoise.