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Laurent Bonelli est maître de conférences en science politique à l’université de Paris Nanterre et membre de l’Institut des Sciences sociales du Politique (ISP, UMR CNRS 7220). Il est co-rédacteur en chef de la revue Cultures & Conflits et Associate Editor de International Political Sociology (Oxford University Press). Il travaille sur les questions de police, de justice et de renseignement.
Fabien Carrié est docteur en science politique. Il a soutenu sa thèse portant sur l’analyse comparée de la cause animale en France et en Grande-Bretagne à l’université Paris Nanterre en décembre 2015. Il est aujourd’hui chargé de recherche contractuel à l’Institut des Sciences sociales du Politique (ISP, UMR CNRS 7220) et travaille dans ce cadre sur les processus de radicalisation et d’engagement politique des mineurs et sur la prise en charge de ces problématiques par l’institution judiciaire.
Laurent Bonelli et Fabien Carrié aborderont la question de la « radicalité » chez les mineurs.
Xavier Crettiez, est professeur de science politique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et directeur adjoint de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Il est également membre du CESDIP et directeur du master recherche et professionnel sur la conflictualité.
Xavier Crettiez nous parlera de la radicalisation comme processus.
Cette communication se propose de présenter les premiers résultats d’une enquête menée sur des mineur.e.s poursuivi.e.s par la justice pour des faits de terrorisme (essentiellement des retours de Syrie ou des tentatives d’attentat) ou signalés pour « radicalisation » (en raison de leur comportement, de leurs propos). 110 dossiers, composés notamment de rapports socio-éducatifs ou psychologiques et de rapports de suivi de mesure, ont été dépouillés exhaustivement. Une soixantaine d’entretiens ont également été menés avec les professionnels qui les ont constitués. À partir de ce matériau inédit, il est possible d’analyser bien sûr les représentations de ces éducateurs et de ces psychologues, mais également de collecter des informations extrêmement précises sur les histoires et les dynamiques familiales et scolaires des mineur.e.s concerné.e.s. Cet éclairage sur les socialisations primaires et secondaires permet d’explorer un aspect qui reste souvent méconnu des processus d’engagement et de restituer les micro-glissements qui conduisent à des passages à l’acte violent.
A partir d’un travail d’entretiens menés dans plus de 8 prisons françaises avec des militants djihadistes mais aussi des causes nationalistes corse et basque, Xavier Crettiez s’est intéressé aux processus de radicalisation violente qui prennent une forme habituellement qualifiée de terroriste. Après avoir posé un cadre de réflexion sur la notion de radicalisation, il proposera, sur la base de ce travail d’entretiens, d’analyser les principales variables qui permettent de penser les processus de radicalisation en cours. On s’intéressera à quatre groupes de variables dominantes : les variables cognitives ; les variables processuelles ; les variables sociologiques et les variables psychologiques.