Par Alexis Provost
Alexis Provost est docteur en science politique de l’université de Paris-Saclay et chercheur associé au Cesdip. Il présente les principaux résultats de sa thèse, dirigée par Fabien Jobard.
L’accélération du temps pénal est un enjeu qui touche à des échelles diverses les pays européens. En France, elle fait l’objet de débats qui s’invitent dans l’espace public. Le 23 novembre 2021, 3000 magistrat·es et greffier·es français·es signaient une tribune dénonçant « un dilemme intenable : juger vite mais mal, ou juger bien mais dans des délais inacceptables ».
Si la rapidité apparaît pour les magistrat·es comme une composante d’une justice de qualité, elle lui fait également courir le risque d’un « affaiblissement de l’État de droit » selon les signataires. Plus récemment, le 22 novembre 2022, une journée de mobilisation des magistrat·es est venue rappeler qu’une solution à ce problème était toujours attendue. Au-delà du mal-être que ces mobilisations révèlent au sein de la profession, elles montrent la tension, que les travaux en sciences sociales avaient déjà pointée du doigt, entre deux objectifs : la rapidité et la qualité de la justice, au sens où l’entendent les magistrat·es…