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Section thématique n°9 du Congrès de l’AFSP

11 juillet 2017 @ 9 h 00 - 13 h 00

Section thématique n°9 du Congrès de l'AFSP : Les circulations comme révélateur des transformations de l’action publique urbaineLe 14ème Congrès de l’AFSP se déroulera du 10 au 12 juillet 2017 à la Faculté de Droit et de Science politique de l’Université de Montpellier. Pour la première fois de son histoire, l’Association organisera son Congrès national dans l’une des villes les plus importantes de l’axe méditerranéen. Ce nouveau rendez-vous de la science politique française se déroulera en partenariat avec la Faculté de Droit et de Science politique de l’Université de Montpellier, le CEPEL et le CIRAD. Par son ampleur (près de 1000 congressistes sont attendus), ce Congrès permettra de mettre à l’honneur l’un des pôles les plus dynamiques de la science politique française en région. Il renforcera également la structuration future des recherches entre les différents pôles scientifiques de la discipline.

Ce Congrès sera structuré autour de trois séries d’activités distinctes :

  • Des Sections thématiques (76 ST) de 4 heures chacune, qui visent à permettre de représenter dans toute sa diversité thématique, générationnelle et disciplinaire l’état des travaux de science politique aujourd’hui en France. L’ensemble de ces ST permettra la discussion approfondie de quelques 600 rapports préalablement publiés en ligne sur le site du Congrès.
  • Une Conférence plénière (CP) de 2 heures permettant de traiter de concert avec le CEPEL et le CIRAD de la problématique des effets politiques du changement climatique. Basée sur une série d’interventions françaises ou étrangères, cette CP fera l’objet d’un débat visant à mettre en perspective comparée cette question centrale tant dans les pays du Nord que dans les pays du Sud.
  • Plusieurs Ateliers disciplinaires (AD) d’1h30 qui permettront de débattre collectivement de thématiques associées aux divers métiers des politistes aujourd’hui.

Télécharger le programme du Congrès

 

Section thématique n°9 : « Les circulations comme révélateur des transformations de l’action publique urbaine »

Cette section thématique, organisée par Vincent Béal (SAGE – Université de Strasbourg), Renaud Epstein (CESDIP – Sciences Po Saint-Germain-en-Laye) et Gilles Pinson (Centre Émile Durkheim, Sciences Po Bordeaux), vise à revenir sur une série de questions classiques de la sociologie de l’action publique en les considérant au prisme des circulations.

Quelle que soit l’échelle à laquelle on la considère – internationale, nationale ou infra-nationale – l’action publique procède désormais largement d’imitations ou d’emprunts exogènes. Souvent présentés sous l’angle de la radicale nouveauté, les transferts d’un espace politique vers un autre s’inscrivent pourtant dans l’histoire longue de la gestion publique, en particulier pour les gouvernements urbains (Saunier, 2002). Il n’en reste pas moins que la globalisation économique, la montée en puissance des organisations inter/transnationales, l’européanisation des politiques publiques et les restructurations étatiques contemporaines se sont accompagnées d’une intensification de la circulation des expériences et des modèles, des savoirs et des pratiques, des instruments et des formats organisationnels : l’imitation, l’emprunt, la légitimation par l’importation sont désormais bien souvent considérés comme les leviers de l’innovation publique, et constituent un moteur des processus de convergence voire de standardisation des politiques publiques (Ancelovici et Jenson, 2012).

L’étude de ces circulations constitue un champ bien balisé des sciences sociales (Delpeuch, 2008 ; Vauchez, 2013), au carrefour de la science politique (Dolowitz et Marsh, 2000 ; Raddaeli, 2000 ; Evans, 2004), de la sociologie (Powell, DiMaggio, 1991 ; Dezalay, Garth, 2011), de la géographie (McCann, Ward, 2011 ; Peck, 2011) et de l’urbanisme (Espaces et Sociétés, 2007). Bien qu’inscrites dans des traditions disciplinaires diverses et portant sur des échelles, des territoires et des objets qui le sont tout autant, les recherches sur les circulations (analysées en termes de diffusion, de transferts, de policy mobilities…) convergent sur un point : l’intensification des circulations participe d’un processus de désétatisation et de dénationalisation des politiques publiques (Hassenteufel et Maillard, 2013), et constitue tout à la fois un indice et un moteur des processus de redistribution du pouvoir entre échelons politiques, dont les villes sont souvent présentées comme les grandes gagnantes.

A cette échelle urbaine, l’intensification récente des circulations est ainsi révélatrice d’une transformation profonde du contexte dans lequel les villes évoluent et des modalités de leur gouvernement. En l’espace de quelques années, les villes sont devenues des points d’ancrages essentiels des dynamiques de la globalisation néolibérale (Brenner, 2004). Dans un contexte de globalisation, d’intensification de la compétition entre les territoires et de « desserrement du verrou de l’Etat » (Le Galès, 1999), les acteurs locaux se tournent de façon croissante vers des expériences exogènes – souvent présentées comme des « modèles » et distinguées comme tels par des prix, trophées ou labels – pour construire les stratégies et politiques urbaines. Cette évolution s’est accompagnée de la constitution, aux échelles nationale, européenne et internationale, d’un véritable secteur de la consultance propre aux questions urbaines et de la multiplication des réseaux des villes, voyages d’études, salons et congrès ou encore guides de « bonnes pratiques » qui fonctionnent comme des accélérateurs de la diffusion et de la circulation des politiques urbaines considérées comme innovantes ou exemplaires.

Cette section thématique cherche plus particulièrement à questionner la transformation des modalités de gouvernement des villes que révèlent – et qui résultent de – ces circulations, en partant du constat que cette dimension a, pour l’heure, été analysée principalement par des chercheurs en géographie et en études urbaines. Pour ce faire, elle aborde les deux axes thématiques suivants.

Circulations et rapports entre échelles de gouvernement

La multiplication des circulations a souvent été appréhendée comme un signe de l’affaiblissement des Etats et de l’obsolescence du cadre stato-national comme espace de référence principal de la construction des politiques publiques. Toutefois, des travaux récents montrent que les Etats ne sont pas totalement absents de ces processus et qu’ils peuvent même se repositionner dans la gouvernance multi-niveaux en suscitant des circulations et en organisant la capitalisation des « bonnes pratiques » (Béal, Epstein, Pinson, 2015). Ainsi, l’orchestration et le cadrage des circulations seraient devenus un instrument essentiel de gouvernement, notamment pour les niveaux les moins impliqués dans la mise en œuvre des politiques publiques, comme le montre l’essor récent dispositifs européens ou nationaux visant à décerner labels et prix aux gouvernements locaux et régionaux. Dans ce contexte, il s’agira d’interroger la place des circulations dans la transformation des rapports entre niveaux de gouvernement. Quels sont les dispositifs et les instruments mis en place pour encourager et cadrer les circulations ? Est-ce que ces dispositifs visant à désigner les « bons élèves » génèrent uniquement des comportements compétitifs ou sont-ils l’occasion de l’établissement de rapports de coopération ? En quoi ces dispositifs contribuent à renouveler les modèles d’intervention territoriale ? Et au final, quels nouveaux équilibres et rapports de force entre niveaux résultent de cette multiplication et multilatéralisation des circulations ?

Circulations et distribution des ressources dans le gouvernement urbain

Si les circulations ont fait évoluer les rapports inter-scalaires, elles ont également un rôle croissant dans le gouvernement des villes, qui sont aujourd’hui considérées comme des espaces politiques fragmentés, pluralistes où les acteurs sont nombreux et les ressources dispersées. La mise en valeur d’exemples extérieurs ou l’importation de recettes constituent donc des leviers mobilisées pour construire des politiques urbaines dans un contexte où les élus et techniciens peinent à identifier les groupes sociaux qui composent la ville et se saisir de leurs demandes. Du côté des villes exportatrices, les opportunités d’être reconnue comme une ville « modèle » sont sources de mobilisations collectives, voire d’émulation au sein des communautés techniques et politiques. Plus généralement, il s’agira aussi d’analyser les ressources que fournissent les circulations et les effets qu’elles produisent sur la hiérarchisation des acteurs de la gouvernance urbaine. Quelles ressources ces circulations offrent aux élus, techniciens, professionnels de la ville, agences et structures locales des partis politiques ? Dans quelles espaces (sphère de la production des politiques urbaines ou sphère de la compétition politique) ces ressources sont-elles mobilisées ? A l’inverse, on peut aussi s’interroger sur les limites de ces recompositions. En quoi le positionnement en tant que passeurs ou de champions de « solutions » innovantes et exportables permet-il de constituer un capital international ? Est-ce qu’à l’inverse le « capital d’autochtonie », compris comme la capacité à contrôler voire à censurer les mécanismes d’institutionnalisation des solutions importées, n’est-il pas une ressource encore plus puissante ? Quelle est la place dans ces mécanismes de recomposition des consultants experts de la traduction et de l’hybridation des modèles ?

Page web de la section thématique

Télécharger le programme des 76 Sections thématiques

 

Participer au Congrès

Tous les participants au Congrès 2017 doivent obligatoirement être inscrits et renvoyer un formulaire d’inscription (quelque soit leur mode ou montant de paiement), qu’ils soient intervenants, responsables, présidents de séances, discutants ou visiteurs. Vous pourrez au moment de votre inscription sélectionner les Sections Thématiques auxquelles vous souhaitez participer.

  • Les membres des associations nationales francophones du C5P bénéficient par analogie du même tarif que les membres de l’AFSP pour l’inscription au congrès.
  • Nous vous invitons à profiter de la réduction des frais d’inscription en retournant le formulaire avant le 30 avril 2017.
  • Vous pouvez aussi devenir membre de l’AFSP en 2017 et bénéficier ainsi des tarifs préférentiels d’inscription au congrès.

Télécharger le formulaire d’inscription au Congrès

Site du Congrès

Détails

Date :
11 juillet 2017
Heure :
9 h 00 - 13 h 00
Étiquettes évènement :
, , , , ,
Site :
http://www.afsp.info/congres2017/congres2017.html

Organisateur

Renaud EPSTEIN
E-mail :
renaud.epstein@sciencespo-saintgermainenlaye.fr
Site :
https://www.cesdip.fr/epstein-renaud/

Lieu

Faculté de Droit et Science politique, Montpellier
39 Rue de l'Université
Montpellier, 34060 France
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Site :
http://droit.edu.umontpellier.fr/
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