Analyse de la 3e enquête (2005) de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Île-de-France (IAU-ÎdF)

par David BON, Lisa MICELI, Philippe ROBERT, Renée ZAUBERMAN, Sophie NÉVANEN (mai 2011)

 

Le Centre de Recherches Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales (ci-après CESDIP) du Centre National de la Recherche Scientifique (ci-après CNRS) avait monté, supervisé et analysé en 2001 une enquête sur la victimation et l’insécurité en Île-de-France à la demande de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Île-de-France (IAURIF, ultérieurement Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Île-de-France – IAU-ÎdF) qui agissait pour le compte du Conseil Régional de l’Île-de-France.

L’IAU-ÎdF a ensuite reproduit cette enquête tous les deux ans, mais transmis ses données au CESDIP aux fins d’exploitation scientifique.

Le présent document représente l’analyse d’ensemble de ces données conduite selon le plan du rapport des enquêtes précédentes ; il constitue le préalable nécessaire à différentes autres exploitations.

La réplication réalisée par l’IAU-ÎdF en 2005 a été conduite, avec le même instrument et la réalisation du terrain confiée au même institut de sondage (Lavialle, ci-après ISL) que lors des deux premières enquêtes.

L’enquête de victimation consiste à interroger les membres d’un échantillon de population sur des faits dont ils ont pu être victimes au cours d’une période de temps délimitée, sur les circonstances et les conséquences de cet événement, les recours éventuellement mobilisés, la manière dont ils ont été vécus. On pose aussi un certain nombre de questions sur les caractéristiques, les conditions de vie, les opinions et les attitudes des répondants.

Le développement du recours aux enquêtes de victimation – tant internationales, que nationales ou locales – tient à six apports spécifiques de la démarche.

  • Elle procure d’abord une information sur des victimations ignorées des services officiels parce qu’elles n’ont été ni rapportées aux autorités policières, ni découvertes par elles ;
  • ensuite, elle met en mesure de soupeser la propension des victimes à faire appel à différents recours (renvoi) ;
  • elle permet aussi de substituer à des comptages de faits ou de suspects la description des populations concernées ;
  • elle éclaire les liens entre victimation et sentiment d’insécurité ;
  • elle fait encore émerger des profils de victimation qui reposent davantage sur la manière dont l’incident est vécu et négocié que sur les catégories juridiques ;
  • enfin, elle autorise une analyse différentielle des victimations selon les territoires.

Ces qualités ont fait des enquêtes de victimation un instrument de pilotage et d’évaluation des politiques publiques de sécurité, notamment au niveau régional ou local qui est, le plus souvent, celui où de telles politiques sont déployées et mises en œuvre.

 

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