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Par Frédéric Ocqueteau (mars 2015)

 

La présente étude se propose d’explorer les appropriations policières de la main courante informatisée (MCI), principal outil de connaissance des plaintes et de pilotage des policiers dans la gestion des désordres urbains par la sécurité publique de la France d’aujourd’hui.

Il apparaît que cet instrument de gestion et de connaissance du travail réel de la sécurité publique a fait l’objet de peu d’investigations critiques de la part de la recherche, au moment où la sociologie de l’action policière et des outils d’évaluation des performances des politiques de sécurité bénéficie d’une attention administrative, médiatique et académique soutenue (Blazy, 2014). Or, en ne réduisant l’essentiel de l’attention et des attentes publiques qu’aux résultats statistiques de la police judiciaire envers les crimes (criminels) et des délits (délinquants) par le biais du fameux « état 4001 » (lequel exclut les contraventions – contrevenants) alimenté par les fichiers STIC et JUDEX, l’opinion publique éclairée se condamne à méconnaître des facettes autrement plus intéressantes du travail de la sécurité publique, au-delà de la seule exploitation politico-médiatique des fruits de sa ‘chasse aux délinquants’.

Les « données » disparates fournies par cet étrange outil de bric et de broc sont une mémoire devenue incontournable pour la police d’aujourd’hui. D’autant que cette mémoire ancestrale des mains courantes – dont on s’efforcera de retracer la genèse – agit avec beaucoup plus de force que jadis et naguère à l’ère de l’informatisation du monde.

 

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