par Frédéric OCQUETEAU – août 2015

Frédéric OCQUETEAU, sociologue et politiste, chercheur au CESDIP, est un spécialiste des politiques et des professions de sécurité.

 

Depuis un arrêté fondateur du 24 février 1995, la main courante informatisée (MCI), descendante de la très vieille main courante policière sur papier (MC), est devenue un outil majeur de gestion des ressources humaines et d’action sur l’environnement urbain de tout commissariat de la sécurité publique français.

Cet instrument de pilotage relevant de la police administrative et judiciaire est cependant resté peu étudié, alors qu’il structure aujourd’hui de part en part l’organisation et les ressources de la sécurité publique au point de la rendre méconnaissable par rapport à ce qu’elle fut jadis. En effet, cet instrument est souvent réduit à tort au décompte des complaintes et doléances au guichet des commissariats.

Or, les résultats de la recherche qui suivent montrent autre chose, et notamment que la MCI a mis en marche une mécanique de structuration et de recomposition des pouvoirs de la bureaucratie policière locale. La MCI est en effet devenue un outil multiservices, qui fait l’objet de bien des convoitises en dehors du commissariat de police et des seuls intérêts des hiérarchies de la sécurité publique. Il tend surtout à déplacer et à recomposer les rapports de pouvoir opposant entre eux les divers services de la sécurité publique.

 

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