Séminaire du CESDIP

En octobre 2014, Mischa Dekker a commencé son doctorat en cotutelle entre l’EHESS et l’Université d’Amsterdam sous la direction de Cyril Lemieux et Jan Willem Duyvendak, avec un contrat doctoral de trois ans financé par heSam Université et un prolongement d’un an financé par l’Université d’Amsterdam. Pour l’année 2018 – 2019, il est ATER à Sciences Po Paris chargé des cours en sociologie. Sa thèse porte sur la constitution du harcèlement de rue comme problème public en France et aux Pays-Bas. Elle s’appuie sur des interviews avec des politicien.ne.s, militant.e.s, policiers, juristes, chercheu.r.se.s, ainsi que des observations de réunions organisées par ces acteurs et d’une analyse de la couverture médiatique de ce sujet. Une grande partie de sa thèse porte sur des interventions organisées dans des lycées qui visent à sensibiliser les élèves sur la question du harcèlement de rue.

Pénaliser le sexisme, maintenir l’ordre public. La verbalisation du harcèlement de rue en France et aux Pays-Bas

Si on parle souvent d’une prise de conscience mondiale de la question du harcèlement, notamment au travers des hashtags #MeToo/#BalanceTonPorc, un regard plus précis montre que la définition du problème et du phénomène du harcèlement de rue même diffère fortement par contexte. La comparaison entre la constitution du problème public en France et aux Pays-Bas en est un cas de figure marquant. Si en France des militants et politiciens de gauche ont été les premiers entrepreneurs de cause du phénomène – cadrant le harcèlement de rue comme un problème de violences faites aux femmes et de domination masculine –, aux Pays-Bas, ce sont des représentants politiques de la droite qui sont les premiers, à partir de 2009, à mettre la question sur l’agenda politique – présentant le harcèlement plutôt comme une menace à l’ordre public, lié à l’immigration. Au travers d’une analyse issue de cinq cents heures d’observations de réunions organisées par les principaux acteurs de ce problème public en France et aux Pays-Bas – fonctionnaires, politiciens, policiers, militants – ainsi que d’une centaine d’entretiens menés auprès d’eux, nous retracerons les voies différenciées de constitution du problème public dans les deux pays, pour nous demander comment les logiques à l’œuvre, assez opposées, ont pu conduire à des politiques de verbalisation relativement voisines.

Diplômé en Sciences Sociales à l’Université Fédérale Fluminense (UFF) et en Droit à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ) Daniel Misse est titulaire d’un Diplôme d’Études Approfondies (Master) et d’un Doctorat en Sociologie et Droit du Programme de Post-Graduation en Sociologie et Droit (PPGSD) de l’Université Fédérale Fluminense (UFF). Il est enseignant-chercheur permanent (professor adjunto) de « Pensée sociale brésilienne, justice pénale et sécurité publique » au Département de Sécurité Publique (DSP) de l’Institut d’Études sur l’Administration des Conflits (INEAC) à l’Université Fédérale Fluminense (UFF) et au sein du Programme de Post-Graduation en Justice e Sécurité (PPGJS).

Il est également directeur du Centre d’Études sur les Conflits et la Société – NECSO/CNPq (Programa de Pós-Graduação em Justiça e Segurança – PPGJS/UFF) et Chercheur associé au NUPIJ/CNPq (PPGSD/UFF) et NECVU/CNPq (PPGSA/UFRJ).

La politique de primes de résultats et la quête des ‘bons’ chiffres dans la sécurité publique à Rio de Janeiro

Les politiques de primes de résultats dans les polices ont été menées au Brésil par plusieurs programmes gouvernementaux. Dans l’État de Rio de Janeiro, le système intégré de primes de résultats (Sistema Intergrado de Metas – SIM) et la politique des Unités de Police Pacificatrice (UPP) ont fait l’objet de plusieurs enquêtes. L’objectif est d’observer la mise en œuvre de ces politiques gouvernementales et la variation des indicateurs de criminalité stratégiques à Rio de Janeiro au cours de la période 2007-2018.