Ancien étudiant de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble au sein du master de recherche « Sciences de Gouvernements comparées », Baptiste Mollard est l’auteur d’un mémoire sur les bureaux de main-d’œuvre algériens à la fin de l’époque coloniale et aux premières heures de l’indépendance, sous la direction d’Elsa Guillalot et Claire Marynower. Il prépare actuellement une thèse intitulée « « Discipliner l’émigration » : recrutement et encadrement des travailleurs algériens émigrés vers la France (1956 – 1973) », sous la direction d’Emmanuel Blanchard et Jacques de Maillard.

 

La gestion et l’encadrement de l’émigration des travailleurs algériens ont fait l’objet à partir des années 1950 d’un investissement administratif sans précédent dans l’histoire de l’action publique coloniale et impériale en Algérie. Les candidats doivent remplir certaines conditions au départ (être chômeur, effectuer une visite médicale et des tests psychotechniques) pour passer les contrôles de police dans les ports et aéroports d’Algérie et de France. À partir de 1962, ces dispositifs d’encadrement ont été très largement repris – en les nationalisant – par l’élite politique et administrative du nouvel État algérien. Considérant cette continuité, l’étude de la séquence entre 1955 et 1973, c’est-à-dire depuis la genèse et la conceptualisation formelle des projets d’encadrement jusqu’à la suspension officielle de l’émigration encadrée vers la France par le président Houari Boumediène, permet de rattacher le phénomène au processus long de formation d’un État algérien.